La journée internationale des hommes
Le 19 novembre est l’une de ces journées de l’année dont on semble faire peu de cas année après année. Cependant, nous au CNJM, souhaitons célébrer et reconnaître la journée internationale des hommes, ainsi que tous les mentors hommes et mentorés garçons de nos programmes. Les hommes membres du CNJM ont décidé de partager leurs pensées et leurs expériences en tant que participants masculins de programmes de mentorat.
Mentorat et masculinité – Daniel
« Mentorat » et « masculinité » soulèvent immédiatement des questions se rapportant aux émotions et au leadership. Les mentors sont des meneurs. Nous nous efforçons de soutenir nos mentorés afin de les aider à imaginer leur avenir, de les aider à passer à l’action et de les encourager peu importe leurs situations ou comment les choses se passent. Pour un mentor, l’exercice le plus important de son leadership est d’être un bon modèle; de vivre avec ses principes et de servir d’exemple à son mentoré. Donner le bon exemple devient de plus en plus difficile puisqu’il devient de plus en plus difficile de ressentir et de partager de vraies émotions. En particulier pour les hommes.
Dire que cela est plus difficile pour les hommes ne se veut aucunement provocateur. Je ne peux parler au nom de tous les hommes et je ne peux généraliser mes opinions au nom de tous les hommes. Je peux seulement parler à partir de mon expérience. J’ai l’impression que les hommes n’ont pas le droit d’exprimer leurs émotions parce que cela les rend vulnérables. Les films et les paroles de chansons qui nous parviennent véhiculent de tels messages implicites. Les hommes doivent être forts. Les hommes n’admettent pas les échecs. La valeur d’un homme tient de ses accomplissements. À travers tout cela, nous perdons notre capacité à nous connecter avec les autres et par conséquent, nous perdons notre capacité à mener.
Malgré les attentes sociétales à l’égard du comportement masculin, j’essaie de vivre ma vie en tant que meneur. Pour ce faire, je favorise les occasions de partager et de vivre les émotions et les vulnérabilités. Je parle ouvertement et j’exprime mes pensées et mes sentiments dans l’espoir que mon exemple puisse aider les autres à faire de même.
Amenez vos amis avec VOUS! – David
Quand j’étais en secondaire 4, un de mes amis s’est inscrit afin de devenir un mentor adolescent pour les Grands Frères Grandes Sœurs (GFGS). Cela m’a motivé à m’y joindre aussi. Mon inscription a accentué l’intérêt des autres garçons de mon groupe d’amis, si bien que cinq d’entre nous sont devenus des mentors bénévoles pour les GFGS.
Avec des programmes comme « À vos marques! » et le mentorat par un mentor adolescent, tout ce que les mentors sont tenus de faire est de se présenter un grand sourire aux lèvres dans un esprit loufoque et dans le but de s’amuser. C’est aussi simple que cela, et l’impact que vous avez dans la vie de ces enfants est inestimable.
Il en va de même pour les programmes plus structurés comme le mentorat à l’école et les jumelages traditionnels individuels. En effet, il y a une panoplie de ressources disponibles autant sur Internet qu’aux organismes des GFGS. Ces ressources vous outillent pour faire une rencontre formidable de chaque rencontre avec votre mentoré. Partout au pays, les organismes ont grandement besoin d’hommes mentors. J’encourage tous ceux qui me liront à devenir mentor dans un des programmes sensationnels offerts par les GFGS et à amener leurs amis avec eux!
Nous n’avons pas à nous cacher – Nafeel
J’ai entendu parler des Grands Frères Grandes Sœurs pour la première fois lorsqu’un de mes vieux amis m’a invité à m’y joindre comme mentor tout comme lui. Au début, je n’étais pas certain de pouvoir être le mentor de quelqu’
un. Cependant, j’ai commencé à penser à mon enfance et à quel point j’aurais aimé avoir une figure masculine autre que mon père à qui parler. Une figure masculine pour me guider sur la bonne voie et me donner des conseils concernant les problèmes auxquels je faisais face. Parfois, il est plus facile de parler de ce que l’on ressent à quelqu’un qui ne fait pas partie de la famille. J’ai alors réalisé que je pouvais être cette personne pour un jeune garçon qui a besoin d’aide.
Le mentorat a eu un impact non seulement dans la vie de mon mentoré, mais également dans la mienne. À travers cette relation de mentorat, j’ai appris que la meilleure façon de régler ses problèmes est d’en parler. Parler à quelqu’un en qui vous avez confiance et sur laquelle vous pouvez compter libère tellement la pression présente quand on retient tout en soi. J’espère être cette personne, pas seulement pour mon mentoré, mais également pour tout autre garçon ou jeune homme ayant de la difficulté à exprimer ses émotions.
Nous n’avons pas à cacher nos émotions et nos vulnérabilités simplement parce que nous sommes de jeunes garçons et des hommes. Nous ne pouvons laisser les attentes de la société en matière de masculinité affecter qui nous sommes et qui nous voulons être en tant que personne.
Accepter ses côtés « bizarres et différents » – Walker
Je n’ai pas vraiment eu d’homme mentor ou modèle lorsque j’étais jeune. J’ai grandi dans une maison avec ma mère et mes deux sœurs, et ma grand-mère vivait tout près. La masculinité n’était pas un concept que je comprenais
vraiment ou connaissais tout court. Ce n’est que plus tard dans ma vie que j’ai commencé à découvrir comment les autres garçons agissaient ou se comportaient.
C’est probablement la raison pour laquelle j’étais si heureux de commencer le mentorat, parce que je ne l’ai pas vu comme quelque chose que les « hommes ne font pas », mais plutôt comme un moyen d’assurer que des garçons soient fiers de ne pas être comme tous les autres et qu’ils acceptent leurs côtés « bizarres et différents » qui les rendent encore plus uniques. J’espère que cela les aidera à grandir et à réaliser qu’il est ennuyant de jouer au dur dépourvu d’émotion, et qu’ils n’ont pas à suivre les mêmes sentiers battus. La masculinité signifie avoir assez de confiance pour être SOI-MÊME.