Défense d’une cause par alliance

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Cet article a été rédigé par Daniel Sadler, Carmelle Freudlyne et Kristen Dyson, membres du CNJM. Vous pouvez en apprendre davantage sur le CNJM des Grands Frères Grandes Sœurs ici.

Selon les propos de Kevin Stone dans son livre To Stand Beside: The Advocacy for Inclusion Training Manual, la défense d’une cause peut se manifester sous diverses formes :

  • se tenir aux côtés d’une personne en l’aidant à défendre ses intérêts
  • se tenir à l’arrière d’une personne en l’aidant à représenter ses intérêts
  • se tenir à l’avant d’une personne représentant ses intérêts

Au cours du mois de juin, nous avons eu de nombreuses occasions de défendre des causes. Souvent référé comme le « mois de la fierté », c’est à ce moment que les droits de toutes et de tous sont représentés et que l’on manifeste notre acceptation de diverses identités de genres et orientations sexuelles. Le 21 juin se déroulait la Journée nationale des peuples autochtones au Canada, durant laquelle nous reflétons sur l’histoire des peuples des Premières Nations, des Métis et des Inuits et célébrons leur diversité culturelle et leurs traditions. Finalement, durant l’entièreté du mois de juin, des manifestations du mouvement « Black Lives Matter » avaient lieu partout sur la Terre pour dénoncer les injustices raciales dont les personnes de couleur sont victimes. Alors que nous réfléchissons aux difficultés que vivent les peuples et les identités marginalisés, les individus ayant des dispositions privilégiées peuvent se demander comment aider à éliminer la discrimination pour obtenir justice et équité. Cette méthode de défense de cause se nomme « Alliance »; il s’agit de la manière dont les gens se tiennent aux côtés des personnes marginalisées. N’importe qui peut suivre cette méthode, les alliances sont nécessaires pour créer des endroits où chaque personne peut recevoir le soutien leur donnant la chance d’atteindre leur potentiel.

Une alliance est bien plus qu’un titre. Elle va au-delà des mots et du constat d’une situation; elle mène à un apprentissage continu, à une décentralisation et à un bouleversement des idéologies. Cela ne peut pas avoir lieu sans l’aide des autres, et il s’agit de la représentation même de l’expression populaire « rien pour nous sans nous ». Ainsi, même si les personnes privilégiées détenant le pouvoir doivent se joindre à ces plaintes pour faire cesser l’oppression, elles ne peuvent pas « régler » le problème seules. Pour conclure, les mots et les gestes des personnes alliées doivent porter dans la même direction. Il faut que chaque personne souhaite être une alliée ou un allié authentique qui défendra les gens, créera avec d’autres des endroits solidaires et des possibilités, et écoutera et croira les histoires des autres. Faire partie d’une alliance signifie connaître l’histoire derrière la marginalisation et comprendre pourquoi elle s’est enracinée ainsi dans la société d’aujourd’hui.

Il faut reconnaître les méthodes d’oppression systémique employées pour coloniser les territoires et comprendre la misère que vivent les peuples autochtones aujourd’hui. Par exemple, la bureaucratie ne reconnaît la culture autochtone que par le statut d’Indien affiché sur une carte, un processus créé et toujours utilisé aujourd’hui pour éradiquer (légalement) les peuples autochtones. L’intersectionnalité reconnue, un terme défini dans le Oxford English Dictionary comme suit : « nature interconnectée des catégorisations sociales telles que la race, la classe et le genre selon la manière dont elles s’appliquent à un individu ou à un groupe, créant des systèmes de discrimination ou de désavantages interdépendants qui s’assemblent les uns les autres ». Le terme a d’abord été présenté en 1989 par Kimberlé Williams Crenshaw, féministe noire et avocate américaine, pour décrire le rapport entre les types d’oppression auxquels les femmes font face. Par exemple, une femme noire de la communauté LGBTQ+ peut être confrontée tous les jours à des situations homophobes, racistes et sexistes.

En apprenant et en comprenant d’abord les raisons historiques derrière nos peuples et nos identités marginalisés, nous pourrons former une véritable alliance et assurer que l’éradication des systèmes d’oppression ait réellement lieu. Si vous sentez que le processus vous bouleverse, ce n’est pas grave. L’alliance représente un travail long et ardu, mais qui est nécessaire à la révolution.

 

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https://www.the519.org/education-training/training-resources/our-resources/creer-des-milieux-authentiques

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