Il faut un village : Le mentorat dans les communautés plus petites
J’ai grandi dans une petite ville d’environ 2 500 habitantes et habitants située sur l’île de Terre-Neuve. Notre école comptait approximativement 350 élèves et nous étions près de 25 enfants par classe. Malheureusement pour mes camarades et moi-même, nous n’avions pas accès à l’appui d’un organisme Grands Frères Grandes Sœurs (ou de tout autre programme de mentorat coordonné d’ailleurs). Plusieurs d’entre nous recevaient du mentorat de professeures et professeurs faisant preuve de bienveillance et de grande générosité. Certains des élèves des groupes plus âgés de l’école qui faisaient du tutorat bénévolement, ou simplement des personnes gentilles et des membres de la communauté qui désiraient guider des jeunes effectuaient également du mentorat. Ces relations pouvaient durer très longtemps et jouer un rôle très important. Cependant, la plupart du temps, elles ne prenaient la forme de mentorat que pour des moments isolés. Il pouvait s’agir, par exemple, d’une personne voisine veillant à ce que nous mettions notre casque lorsque nous partions à vélo, ou de l’amie ou l’ami d’un de nos parents voulant s’assurer que tout allait bien à la maison. Dans les petites communautés, particulièrement dans les régions rurales et isolées, les relations de mentorat sont souvent essentielles au développement de mécanismes d’adaptation sains, de passions et de passe-temps et de modes de vie actifs. Ce fut seulement après avoir déménagé à St. John’s (qui demeure malgré tout une ville relativement petite) que j’ai commencé à m’impliquer avec les Grands Frères Grandes Sœurs, un organisme qui établit et cultive des relations de mentorat; ces rencontres pouvant changer des vies en sollicitant le pouvoir et le potentiel des jeunes.
J’ai grandi dans un village de 500 personnes. Bien que plusieurs considèrent leur chez-soi comme étant leur famille ou l’établissement dans lequel elles ou ils ont grandi, pour ma part, mon chez-moi était la communauté de gens avec laquelle j’ai vécu; ces personnes qui ont toutes ajouté un petit quelque chose à ma vie. C’était l’endroit où les personnes propriétaires de l’épicerie pouvaient t’apprendre à compter la monnaie car elles avaient toujours un peu de temps libre. C’était l’endroit où l’homme devant la taverne te disait de « vivre pendant que tu es jeune, pour toujours avoir des choses à te souvenir ». C’était l’endroit où tu apprenais à faire preuve d’empathie pour le banquier qui prenait toujours le temps de nourrir les chiens. C’était l’endroit où un voyage chez tes grands-parents en ville pour découvrir la magie du chocolat et du punch aux fruits en conserve était accompagné d’un arrêt rapide à la pharmacie pour déposer quelques sacs et apprendre l’importance de prendre des nouvelles de quelqu’un. C’était toujours au bureau de poste que ton autre grand-mère se trouvait, d’une manière ou d’une autre, lorsque tu la croisais sur ton vélo pour lui demander si tu pouvais avoir des poids de son jardin éternel. Mon chez-moi n’était pas restreint à ma famille ou à l’endroit où je dormais. Il s’agissait du village qui m’a élevé. Souvent, il y a des gens autour de nous qui jouent, sans qu’on le remarque, un rôle de soutien dans nos vies. J’étais chanceux d’obtenir ce soutien. J’ai ensuite choisi de donner au suivant en devenant une personne qui fait du mentorat chez les Grands Frères Grandes Sœurs pour une jeune personne qui habitait à deux heures de chez moi.
Ces histoires illustrent les gestes informels du mentorat que deux de nos membres du CNJM ont vécus dans leur petite ville natale. Il faut bel et bien un village pour élever une ou un enfant, aussi cliché que cela puisse sembler. Nous pouvons toutes et tous apporter notre contribution en rattachant une jeune personne, peu importe où elle vit, à un programme de mentorat de qualité comme celui des Grands Frères Grandes Sœurs lorsqu’elle a besoin de plus de soutien dans sa vie.
Rédigé par les membres du CNJM Charlotte Gardiner, Walker Wearden et David Awosoga